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Vous l’aurez compris : Akphaezya frappe très fort avec ce nouvel album.

Anthology IV : The Tragedy of Nerak
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16 Mai 2012

Akphaezya

Anthology IV : The Tragedy of Nerak

par Dan Tordjman

Les Etats-Unis ont Faith No More, Stolen Babies et System Of A Down. La Suède est le berceau des tordus du Diablo Swing Orchestra. Et nous, pauvres Français? Qui avons nous pour concourir dans la catégorie « groupe ravagé » ? A bien y réfléchir, depuis Carnival In Coal, qui, dans l’Hexagone, à part Pin Up Went Down, peut se targuer d’avoir une case en moins et d’en être fier ? (ndlr : le goût pour l’ironie qui habite l’auteur de ces lignes l’amène à penser à ce propos : "et c’est là le comble".). Akphaezya peut néanmoins répondre à la question de manière cinglante : auteur d’un premier album prometteur, comportant néanmoins quelques faussetés, le groupe orléannais revient en effet en force avec Anthology IV : The Tragedy Of Nerak. Passés les trois coups du brigadier, on plonge directement dans un univers aux facettes et couleurs multiples, montrant ainsi la facilité des musiciens à passer d’une ambiance à l’autre, tout en faisant garder à l’esprit de l’auditeur qu’il nage en plein concept.

Si les membres d’Akphaezya étaient peintres, on dirait d’eux que leur palette de couleurs et d’influences est à la fois large et riche. Les bougres connaissent bien leur affaire. Sans aucun doute, ils peuvent boxer dans la même catégorie que les entités citées en début de chronique... à une différence près et pas des moindres : Akphaezya possède un as qui le rend plus attirant que ses congénères, un facteur charme qui a pour nom Nehl Aëlin.

La délicieuse chanteuse parvient de main de maître à captiver l’auditeur grâce à sa voix mi-angélique, mi-déjantée et à ses talents de pianiste. Cet atout séduction se pose sans difficulté sur les toiles tissées par ses acolytes multitâches. Oui, multitâches, car ils savent faire dans le lourd, à l’écoute d’« A Slow Vertigo » ou « Sophrosyne ». Ils lorgnent également vers le barré comme sur « Utopia », « Genesis » ou« The Harsh Verdict » (ndlr : Ah, ce magnifique passage flamenco qui n’est pas sans rappeler « Innuendo » de Queen !). En plus de cela, ils savent se faire doux comme des agneaux avec « Dystopia », tout en donnant dans le petit cousinage avec Porcupine Tree et Anathema. On se sera délecté entre temps de « Transe H.L. 2 » sur lequel on ferme les yeux pendant que la belle promène ses doigts sur son piano. Le tout avec douceur et légèreté, s’il vous plaît.

Vous l’aurez compris : Akphaezya frappe très fort avec ce nouvel album. La production rend justice à la folie des compositions, gommant par la même occasion les précédentes erreurs de jeunesse. Essai transformé pour Nehl Aëlin et ses complices. Vous pouvez succomber et laisser le charme agir… Rangez au placard les camisoles de force. Jetez à la poubelle vos avis de placement en établissement psychiatrique. Ces fous-là ne sont talentueux qu’une fois lâchés dans la nature.