Interview pour Metal-immortel :

Akphaezya, pour être rapide, est le groupe français le plus ouvert d’esprit, accompagnant l’auditeur dans un monde et une histoire akphaezienne, dans une ambiance musicale allant du Brutal Death au Jazz expérimental. Anthology II, Link From The Dead Trinity (cliquez pour lire la chronique) est le premier volet (et oui…) des cinq prévus au total. Il fallait y voir plus clair… Stephan H. a répondu à nos questions, avec humour et concision!

Count D : Salut Akphaezya! Vous avez sorti il y a peu de temps Anthology II, Link From The Dead Trinity, un album étonnant qui ne mérite pas de rester dans l’ombre… Peux-tu brièvement présenter le groupe et quelles sont les personnalités le composant?
Stephan H. (guitare) : Bonjour Count D et l'équipe de metal-immortel.com! Akphaezya est né il y a bientôt deux ans. L'idée du projet de base était assez personnelle, j'avais déjà mis en maquette mes compos... Le reste du groupe s'est greffé assez vite dans l'ordre suivant : Nehl Aëlin (chant/claviers) qui avait déjà son projet solo éponyme, Loïc Moussaoui (batterie/percussions) ancien batteur d'Innerfeuds et joueur de caisse brésilienne dans un orchestre de Batucada (Saravah) et enfin Stéphane Beguier (basse) également membre du Projet Rome, et d'un big band de Jazz...

Count D : Tout est étrange chez Akphaezya, autant musicalement que conceptuellement, au vu des noms des musiciens…
Stephan H. : A part le nom de la chanteuse (Nehl Aëlin), il s'agit de nos vrais noms!!! Mais effectivement, on peut retrouver des similitudes entre nos noms et des petites choses au cours de l'évolution de l'histoire akphaezienne! Pour le reste du concept, il peut sembler un peu compliqué au début, mais une fois que l'on trouve les grilles de lecture de l'histoire, de la musique ou celles qui existent entre les deux... Tout se recoupe, et l'on peut comprendre très vite se qu'il se passe (rires)!

Count D : Comment se passe le processus de composition au sein de Akphaezya?
Stephan H. : Pour cet album, je suis arrivé avec mes compos en poche, quasi terminées (riffs, structures, concept, paroles)... Et chaque musicien peut faire ce qu'il veut comme arrangements avec son instrument! La seul limite étant que cela sonne pour nous quatre! Mes petites compos se sont donc transformées en chansons... Le but étant une espèce d'invitation au voyage.

Count D : Combien de temps a-t-il fallu pour préparer un album pareil? Qu’est-ce qui fut le plus dur?
Stephan H. : Deux ans! C'est long... Mais n'ayant pas d'impératifs, on a pris le temps qu'il fallait pour faire sonner les compos comme nous le souhaitions! Le plus dur? D'accepter qu'une autre idée soit meilleure que la mienne! Non, je déconne... Le plus dur a été d'écrire les paroles en respectant la ligne chant de Nehl, l'histoire globale et le fait que chaque chanson soit aussi une petite histoire en soit!

Count D : Quelle est la signification du titre Anthology II, Link From The Dead Trinity?
Stephan H. : Akphaezya est une histoire en cinq volets! Ceci est le second... Ensuite nous ferons le quatrième, le troisième, puis le premier et enfin le cinquième! Il s'agit en fait d'une évolution logique lorsque l'on connaît l'histoire dans sa globalité et le souci d'une intrigue à maintenir! Le titre "Links..." constitue la première grille de lecture... Akphaezya, c'est l'Histoire, "Links..." un morceau choisi, et chaque chanson une histoire qui suit la précédente! Ce titre lie donc le morceau d'Histoire Akphaezyenne proposé dans la seconde anthologie...

Count D : Il semble que Akphaezya s’est crée son propre univers conceptuel avec cet album. Quel en est le concept général?
Stephan H. : Le concept général est, pour l'instant qu'Akphaezya est un monde, avec son histoire, ses peuples etc... Et que le prétexte de son Histoire et de ses histoire nous permet de parler de choses finalement assez humaines... Comme ce que peut ressentir Khym, comprenant qu'il est adopté dans "Beyond The Sky"... Que ferions nous à sa place? Chercherions nous à connaître nos vraies racines, ou y préfèrerions nous l'amour de la personne qui nous a élevé puisque nos racines sont peut-être là finalement? Cet exemple est intéressant car d'un coté nous avons le sentiment humain que l'on vient de voir, et de l'autre coté, ceci prend encore plus de sens dans reste de l'histoire, par les réponses que lui fait le prêtre qui l'a adopté! Ceci est le concept général compréhensible.

Count D : S’il y avait quelque chose à refaire ou à peaufiner sur Anthology II, qu’est-ce que ce serait?
Stephan H. : Le son... Nous avons enregistré nous-mêmes avec nos propres moyens... Nehl et moi nous sommes ensuite partagé le mixage... Mais il est clair que la guitare manque de patate!

Count D : Quelles sont vos influences, directes et celles plus secondaires?
Stephan H. : Je suis très influencé par feu-Monsieur Chuck Schuldiner de Death pour des albums tels que Symbolic, The Sound Of Perseverance, ou encore Human... Par ailleurs, un petit hommage lui est rendu sur la carte d'Akphaezya! Sinon, Opeth, Carcass, Mr. Bungle, l'album Metropolis Part 2 de Dream Theater, Remedy Lane de Pain Of Salvation, Pantera, les vieux Metallica (...And Justice etc...), quelques B.O. de films et sans oublier Nehl Aëlin (rires)! Nehl adore aussi Carcass, Opeth, ou Arch Ennemy, mais elle est plus influencée par des artistes comme Wim Mertens, Tori Amos, Chopin, Danny Elfman... Loïc écoute trop de trucs (De Arcturus à de la samba en passant par du Jazz/Blues ou du gros Hardcore). Et Stephane Beguier est un grand fan de Tool et de My Dying Bride!

Count D : Quel regard porte Akphaezya sur la scène Metal, et de quel mouvement pense-t-il le plus se rapprocher?
Stephan H. : Un regard très affectif pour ma part! J'ai grandi avec! J'adore le metal, et depuis quelques temps il renaît en bien plus intéressant et moins stéréotypé! Les esprits se sont ouverts! Cool! Sinon... Je ne sais pas de quel style de metal Akphaezya se rapproche le plus... On nous a tout dit : Prog, Doom, Metal Atmosphérique, Fusion, Extrême (Si si... sur votre site!), ma préférence allant pour "Experimental jazz metal"... Mais est-ce vraiment le cas? J'en sais rien... Alors on se dit "Free-metal": Du metal que l'on joue en toute liberté... Et le terme free rappelle un peu le coté jazz... Bon... Qui nous propose mieux (rires)?

Count D : L’album est composé d’une préface, de trois tomes et d’une postface… Pourquoi une telle organisation?
Stephan H. : Tout simplement parce que l'histoire doit être introduite (préface), racontée (les trois tomes) et appeler la suite (Postface). Les trois tomes sont "The Dead Trinity", reste à en trouver les liens!

Count D : Un titre que je trouve particulièrement impressionnant est le second titre Chrysalis, présentant à lui seul l’énorme capacité stylistique, vocale (chant de Nehl) et instrumentale de Akphaezya. Qu’y a-t-il derrière ce titre?
Stephan H. : Chrysalis est le morceau que je préfère dans Akphaezya... J'ai eu du mal à mettre cela en place... L'apport des conseils et du feeling de chacun des autres membres m'a été bénéfique... Je pense que ce titre est à lui seul un résumé vivant de la musique d'Akphaezya! Je meurs d'impatience de la réenregistrer avec un son énorme qui appuierait encore plus les différences de styles entre black-metal, jazz, freejazz, death-metal etc!!! Elle déchirerait tout... Sur l'album, elle n'est que 50% de ce qu'elle devrait être!!! Elle (avec "The Bottle Of Lie") a été la plus difficile à mettre en place et reste, je pense, la moins évidente à jouer en live!

Count D : Anthology II est un album auto produit. Regrettez-vous une production plus professionnelle, plus puissante?
Stephan H. : Oui... Il s'agissait à la base d'enregistrer nos chansons avec un son propre... Nous sommes pour cela content du résultat... Mais il est clair que la guitare et la batterie seraient bien mieux si un gros studio suédois venait à nous enregistrer (rires)! Cet album nous permet de partager notre musique, de trouver des dates et bientôt de démarcher des labels qui peut-être nous offrirons cette chance! Croisons les doigts!

Count D : Est-il aisé de reproduire une musique aussi riche et complexe en live? Parvenez-vous à rendre ces ambiances aussi extrêmes que farfelues?
Stephan H. : La question est complexe car tout dépend du concert... On peut très bien jouer de manière épurée et efficace pour une scène "metal", et jouer en acoustique dans un club de jazz (pour l'anecdote, le black en ternaire au début de Chrysalis se transforme par exemple en valse (rires)!) Mais de toute façon, le but n'est pas de recréer l'album en concert... Ca ne sert pas à grand chose, puisque c'est déjà sur le CD! On apprécie de renouveler nos chansons, leur atmosphère et de nous amuser avec le public dans des feelings différents! Ce qui est sûr c'est que Nehl est une chanteuse délirante, ce qui accentue encore plus le coté délirant de nos chansons en live...

Count D : Quel est l’avenir de Akphaezya? De nouveaux horizons à explorer?
Stephan H. : Des concerts, un beau label qui nous offre un gros son, et les albums 4,3,1,5! Musicalement... Notre dernière composition est du Brutal Death mélangé avec du Hardcore ou Nehl Aëlin chante en alternant les gros grunts à la Arch Ennemy et des voix de folle à interner d'urgence (rires)!

Count D : Un dernier petit mot pour les lecteurs Immortels?
Stephan H. : Dernier mot pour Metal-Immortel: merci! Et pour les lecteurs: j'espère que le voyage en Akphaezya vous plaira!

(interview réalisée le 23 Juillet 2004 par Count D)

Retour